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Société Générale cède à l’État béninois, ses filiales du Bénin et du Togo.

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Filiale après filiale, Société Générale poursuit son retrait du sol africain où il opère depuis le début des années 60. Le banquier français a annoncé ce 30 juillet avoir signé un accord pour céder l’intégralité de sa participation (93,43%) dans Société Générale Bénin à l’État béninois.

Cet accord, qui doit encore être validé par “les autorités financières et réglementaires compétentes”, implique également Société Générale Togo, qui est une succursale de la franchise béninoise. On ignore encore les plans de Cotonou vis-à-vis de ces actifs. Le pays peut choisir de les céder à un privé à sa convenance (comme ça a été le cas au Congo) ou bien en faire une banque publique renforçant ainsi sa présence sur ce segment.

Au 31 décembre 2023, le poids de l’actionnariat publique dans les établissements bancaires au Bénin était de 25,9% contre 9,5% 4 ans en arrière, selon les données de la Commission bancaire de l’UEMOA. L’État béninois est également l’acteur le plus présent dans le capital des banques derrière l’Ivoirien (32,9%) et le Malien (32%). En termes d’impact, pour Société Générale, le Bénin ne pèse que 33 millions d’euros dans un PNB (produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires) africain de près de 2 milliards d’euros au 31 décembre 2023.

À l’échelle du groupe, son poids est encore plus faible. La succursale togolaise, elle, n’est pas plus imposante. Opérant uniquement sur le segment Corporate, elle ne pèse que 2% sur le marché togolais du crédit et autant en termes de dépôts. Société Générale pour sa part a indiqué que cette cession de portefeuille aura un impact comptable négatif d’environ 25 millions d’euros (16,4 milliards FCFA) sur sa performance au troisième trimestre 2024. Par contre, le ratio de fonds propres dits durs (CET 1) sera impacté positivement d’environ 2 points de base par cette transaction qui doit être finalisée au premier trimestre de l’année prochaine.

BIIC

En avril dernier, alors qu’elle amorçait une étape importante de son désengagement au Maroc, son principal marché africain, Société Générale expliquait que sa décision visait “à façonner un modèle simplifié, plus synergétique et performant tout en renforçant le capital du groupe”.

Plus explicite, Fitch Rating dans une analyse indiquait, en mai 2024, que le retrait des banques françaises du continent, dont Société Générale, était essentiellement corrélée à la notion de risque que ces filiales peuvent représenter dans le bilan de leur maison mère. “La réduction de leur présence en Afrique correspond également mieux à leur appétit pour le risque conservateur et à leurs efforts pour optimiser les actifs pondérés en fonction des risques dans le cadre de la surveillance bancaire européenne, qui est plus stricte que la surveillance locale pour leurs homologues africains”, pointait l’agence américaine de notation. Sans doute d’ici la fin de l’année, l’actualité servira de nouvelles cessions dans les pays où la banque est implantée.

On sait par exemple qu’elle a mandaté le cabinet Lazard pour piloter la cession de ses franchises du Ghana, du Cameroun et de la Tunisie. La Côte d’Ivoire et le Sénégal devraient également être concernés par ce vent de retrait qui donnera plus de place aux banquiers locaux.

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