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Relancer le commerce intra-africain pour renforcer la reprise post-Covid-19 et favoriser la sécurité alimentaire.

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Le programme « One Trade Africa » du Centre du commerce international aide les MPME africaines à tirer parti des opportunités du marché

La pandémie de Covid-19 compromet la trajectoire de développement de l’Afrique. Elle prélève un lourd tribut socio-économique et met en danger la survie de la moitié des Micros, petites et moyennes entreprises (MPME) du continent. Quatre entreprises africaines sur cinq sont témoins d’une réduction spectaculaire de leurs ventes.

Alors que les pays africains relancent leurs économies et éliminent progressivement les restrictions liées à la Covid-19, les effets d’entraînement de la crise ukrainienne augmentent chaque jour. Les effets sont particulièrement aigus en termes de sécurité alimentaire, étant donné la dépendance du continent aux importations alimentaires de la région du conflit.

En outre, l’augmentation du coût des engrais et l’impact du changement climatique exacerbent les pénuries alimentaires.

Ces chocs ont ralenti les progrès vers la réalisation de l’ODD2, à savoir la faim zéro d’ici 2030.

Une publication conjointe de 2021 de la FAO, de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) et de l’Union africaine intitulée Afrique : Aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition a indiqué que plus d’un cinquième de la population du continent était confronté à la faim en 2020. Cela représente environ 281,6 millions de personnes – 46,3 millions de plus que le chiffre de 2019.

En raison des dures réalités économiques actuelles des pays, le Fonds monétaire international encourage les gouvernements du monde entier à subventionner le coût de la nourriture et de l’énergie pour leurs pauvres. Une telle intervention sociale représente un énorme défi fiscal pour de nombreux pays africains.

Quelle est alors la solution ?

Une solution efficace consiste à stimuler le commerce intra-africain, qui a le potentiel d’ouvrir la voie à la sécurité alimentaire.

L’Afrique a suffisamment de nourriture pour que ses citoyens ne souffrent pas de la faim ; cependant, le défi est de savoir comment faire en sorte que le commerce contribue de manière significative à la sécurité alimentaire.

Selon la CEA, la ZLECAf devrait stimuler le commerce intra-africain de biens et de services jusqu’à 25 pour cent d’ici 2040, en partie grâce à l’augmentation des activités des MPME, à l’aide des organisations de soutien aux entreprises et à des cadres politiques solides.

Pour garantir la disponibilité des aliments et lutter contre la volatilité des prix, il est nécessaire de connecter les marchés agricoles, de maintenir les incitations aux producteurs dans les zones excédentaires et de stimuler le commerce transfrontalier.

 Les pays africains doivent saisir l’occasion de renforcer le commerce intra-régional et de mettre en place des mesures pour un échange fluide de biens et de services et pour la suffisance alimentaire. Pour aider à atteindre ces objectifs, le Centre du commerce international (ITC) a lancé le programme One Trade Africa (OTA) en 2020.

One Trade Africa

BIIC

L’OTA est un programme de cinq ans conçu pour aider les MPME africaines à tirer parti des opportunités de marché générées par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Selon la CEA, la ZLECAf devrait stimuler le commerce intra-africain de biens et de services jusqu’à 25 pour cent d’ici 2040, en partie grâce à l’augmentation des activités des MPME, à l’aide des organisations de soutien aux entreprises et à des cadres politiques solides.

Le pacte commercial élimine au moins 90 pour cent des lignes tarifaires sur les biens produits en Afrique au cours des 5 à 15 prochaines années. Ce sera une aubaine pour les entreprises, y compris celles engagées dans le commerce agricole intra-africain.

Actuellement, le tarif moyen sur les produits agricoles échangés entre les pays africains est de 17,1 pour cent, alors que les exportations vers les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont à 15 pour cent.

Avec la ZLECAf, les exportations intra-africaines de produits agricoles et alimentaires devraient augmenter de 20 à 35 pour cent d’ici à 2040.

À la base, l’OTA encourage les politiques qui facilitent le commerce et stimulent la compétitivité des MPME grâce à une numérisation accrue. Et se concentrer sur les dimensions transversales du commerce vert et durable ainsi que sur le genre et la jeunesse est la bonne approche. Nous devons aider les femmes et les jeunes à profiter des opportunités commerciales régionales et mondiales disponibles.

L’OTA soutient les MPME de nombreuses façons. Par exemple, en partenariat avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), un programme de formation « Comment exporter » est en cours de réalisation. Le programme a été piloté en Côte d’Ivoire, au Nigéria et au Rwanda, et a depuis bénéficié à plus de 5 000 opérateurs de MPME dans au moins 30 pays. Les bénéficiaires ont accès à un centre de ressources en ligne d’OTA sur la ZLECAf.

Pour étendre sa portée aux 55 pays d’Afrique, la formation en ligne, initialement dispensée en anglais et en français, est en train d’être étendue à l’arabe et au portugais.

En outre, l’OTA s’est associé à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) pour concevoir de nombreuses stratégies ZLECAf nationales et régionales, tandis que la conception d’une plateforme ZLECAf pour les jeunes dans les affaires est en cours.

En facilitant environ 100 connexions commerciales – et ce n’est pas fini – l’OTA amène les entrepreneurs à s’engager et à discuter des partenariats commerciaux, des opportunités et des meilleures pratiques. Lors de la Foire commerciale intra-africaine de 2021 à Durban, en Afrique du Sud, par exemple, l’OTA a parrainé la participation d’entrepreneurs de Sierra Leone, du Sénégal et de Guinée.

À l’avenir, l’OTA se concentrera sur l’aide au secteur privé africain pour qu’il prospère dans un monde post-COVID-19. C’est une reconnaissance du rôle unique des entreprises africaines dans la dynamisation des économies.

Et nous devons nous rappeler qu’une ZLECAf pleinement et efficacement mise en œuvre est un investissement sûr dans l’avenir de l’Afrique.

Aissatou Diallo, administrateur principal région Afrique de l’ouest, point focal pour la ZLECAf au Centre de commerce international (ITC).

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