Les mesures de soutien à l’économie prises cette année en Chine sont d’une « ampleur plus importante » encore qu’en 2020, lorsque le pays faisait face au plus fort de la crise sanitaire. Ces propos, tenus par le Premier ministre chinois, Li Keqiang, viennent renforcer l’idée que le ralentissement économique en Chine est d’autant plus sérieux et inquiétant que les mesures anti-covid sont toujours aussi draconiennes. Conséquence : des millions de jeunes diplômés peinent à trouver du travail.
L’économie chinoise traverse de telles turbulences que Pékin n’a d’autres choix que de prendre des mesures de soutien à l’économie « d’ampleur plus importante » qu’en 2020 alors que le pays faisait face au pire de la crise sanitaire. C’est ce qu’a indiqué ce lundi le Premier ministre chinois, Li Keqiang : « Cette année, en réponse aux nouveaux défis, nous avons pris, de manière résolue, un ensemble de mesures, dont des mesures de suivi, afin de stabiliser l’économie ».
Une économie au ralenti
Celle-ci tourne au ralenti. Au deuxième trimestre, la Chine a vu sa croissance quasiment stagner avec une légère hausse de +0,4% seulement, soit sa pire performance depuis 2020. Le pays a également dévoilé de mauvais indicateurs économiques pour le mois de juillet. Li Keqiang reconnaît que tracer le chemin ne sera pas aisé : « La tâche reste ardue afin de consolider les fondamentaux de la reprise », a toutefois admis Li Keqiang, qui a plusieurs fois dressé ces derniers mois un constat morose de l’économie nationale qui pâtit toujours d’une une stricte politique sanitaire face au covid.
Pour relancer son économie, la Chine a pris depuis le début de l’année un paquet de mesures avec un plan -non chiffré- d’investissements dans les infrastructures, mesures fiscales, crédits d’impôt, facilité d’emprunt pour les PME. Pékin a également annoncé la semaine dernière qu’il autorisait les gouvernements locaux à émettre davantage d’obligations. Les autorités décrètent des confinements localisés, imposent dans certains endroits des tests PCR toutes les 72 voire 48 heures et font planer le risque d’une quarantaine sur tout voyageur se rendant dans une autre province.
Cette politique a de fortes répercussions sur le transport aérien et ferroviaire, le tourisme, les chaînes logistiques, la consommation des ménages et entraîne des mises à l’arrêt inopinées d’entreprises dès la découverte de cas positifs.
L’immobilier, moteur de l’économie chinoise, est en souffrance depuis les mesures adoptées par Pékin en 2020 pour réduire l’endettement du secteur. Les ventes ont encore chuté en août de 22% sur un an.
Ces mesures « ne changeront pas la donne », prévient l’économiste Ting Lu de la banque Nomura, arguant que les restrictions anti-Covid et l’incertitude qu’elles génèrent sont le principal obstacle à une reprise soutenue de l’activité.
Un jeune urbain sur cinq était sans emploi en juillet
Conséquence de ce ralentissement, des dizaines de millions de jeunes peinent à trouver un travail. Selon les chiffres officiels, un jeune urbain sur cinq était sans emploi en juillet. C’est trois fois plus que la moyenne nationale de la population active et un niveau inédit depuis 2018. Pour ne rien arranger, les récents tours de vis gouvernementaux contre les entreprises technologiques et le secteur de l’éducation privée, habituellement grands pourvoyeurs d’emplois, ont contribué à assécher le marché.
Une sécheresse inédite qui assombrit le tableau
Le Premier ministre Li Keqiang a concédé que cette crise de l’emploi était « grave et complexe » et appelé les entreprises publiques à recruter davantage et offrir de meilleures conditions à leur employés.
A ce tableau bien sombre, il faut ajouter la sécheresse, inédite par son ampleur, qui frappe la moitié du pays. Le sud de la Chine enregistre sa plus longue période continue de températures élevées depuis le début des relevés il y a 61 ans. Le gouvernement a notamment débloqué 10 milliards de yuans (1,45 milliard d’euros) d’aide aux agriculteurs pour assurer les récoltes d’automne, notamment de riz.