Le Conseil des Ministres a, en sa séance du mercredi 18 Janvier 2023, a approuvé la Stratégie nationale d’intelligence Artificielle et des mégadonnées (SNIAM) 2023-2027.
Se fondant sur la vision gouvernementale de faire du numérique l’un des socles du progrès économique et social, Cette stratégie et son plan d’action ont été élaborés dans une démarche intégrant les parties prenantes, en suivant une approche holistique axée sur des solutions technologiques répondant aux besoins de notre pays, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, du cadre de vie, du tourisme, et sur la compréhension des cas d’utilisation applicables au contexte béninois.
Portée par la vision de faire du Bénin à l’horizon 2027, un pays qui rayonne également par la valorisation de ses données massives par le biais des systèmes et technologies de l’intelligence artificielle et du développement des compétences y relatives, elle est composée de quatre (04) programmes déclinables en trois (03) phases pendant cinq (05) années, avec un portefeuille contenant cent vingt-trois (123) actions impactant les secteurs public et privé.
Son adoption permet de positionner le Bénin comme un pays apte à saisir les opportunités actuelles et futures afférentes à l’Intelligence Artificielle et au traitement des données massives, ce qui le rendrait encore plus attractif pour tous types d’investissements provenant notamment du secteur privé et des partenaires au développement.
Pourquoi le Bénin se dote-t-il d’une stratégie nationale IA et mégadonnées ?
Le Gouvernement du Bénin à travers son programme d’actions a fait du numérique l’un des socles du progrès économique et social. Les investissements importants réalisés dans ce secteur depuis 2016 témoignent d’une grande volonté politique pour développer l’économie numérique et transformer le pays en une plateforme régionale en matière de services numériques et ce de façon durable.
Certains projets majeurs du secteur du numérique (datacenter, interopérabilité, e-Administration, e-Services, Open Data, etc.) occasionne-ro-nt la production de données massives, dont la gestion et la valorisation doivent être adressées afin d’éviter que leur potentiel de création de valeur n’échappe pas à l’économie béninoise.
L’intelligence artificielle apparaît dès lors comme un outil pour adresser efficacement cette problématique afin de soutenir le rayonnement du Bénin dans les secteurs stratégiques (éducation, santé, agriculture, cadre de vie, tourisme).
Mais pour exploiter son potentiel et renforcer les initiatives déjà en gestation dans le domaine de l’intelligence artificielle, le Bénin a besoin d’une part, de connaître ses atouts en la matière et, d’autre part, de définir ses objectifs en vue de prendre le leadership dans la sous-région.
C’est à cet effet que le Ministère du Numérique et de la Digitalisation a initié l’élaboration de la Stratégie Nationale de l’Intelligence Artificielle et des mégadonnées et son plan d’actions, élaborés de concert avec les parties prenantes, et soumis à l’approbation du Conseil des Ministres.
D’un montant prévisionnel de quatre milliards six cent quatre-vingts millions (4 680 000 000) francs CFA sur une période de cinq (05) ans, la mise en œuvre de cette stratégie offre l’opportunité d’exploiter l’IA dans les domaines cibles de développement afin de positionner le pays comme un acteur majeur de l’IA en Afrique de l’Ouest.
Cadre institutionnel favorisant le développement de l’IA au Bénin
Le Bénin dispose d’un cadre institutionnel composé de plusieurs acteurs dont : Le Ministère du Numérique et de la Digitalisation (MND), l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), et l’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP) et l’Agence de développement de Sèmè City (ADSC)). De plus, quelques acteurs du privé, à un niveau encore très modeste, principalement des start-ups et des associations citoyennes, explorent déjà des pistes et organisent des formations sur le développement d’applications et les usages de l’IA. Le Bénin dispose également des Instituts de formation comme l’Institut de Formation et de recherche en Informatique (IFRI) ou l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) doté d’un supercalculateur, ce qui permettra d’avoir accès à des puissances de calculs significatives pour faciliter le développement de l’IA aussi bien au Bénin que dans toute la sous-région.