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Indice de la Fondation Mo Ibrahim de la gouvernance africaine 2022: le Bénin respectivement 2ème et 3ème pour deux des quatre critères sur les 54 pays africains.

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Les efforts de redressement économique et développement humain consentis par le gouvernement du Président Patrice Talon depuis 2016 commencent par donner des fruits durables. La Fondation Mo Ibrahim à son tour vient de le confirmer à travers son rapport lancé le mercredi 25 janvier 2022. En effet le rapport IIAG 2022 place le Bénin 2ème sur 54 pays pour le critère de fondations pour l’opportunité économique et 3ème sur 54 pays pour le critère du développement humain. Sur les deux autres critères que sont la Sécurité/Etat de droit et la Participation/Droits/Inclusion, les efforts du Bénin vont le placer respectivement au 35ème et 33ème.

Rappelons que l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2022 (IIAG), publié mercredi 25 par la Fondation Mo Ibrahim, révèle que la gouvernance africaine a stagné depuis 2019, reflétant une série de perturbations qui compromettent sérieusement plusieurs années de progrès sur le continent.

L’indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG), publié tous les deux ans, est l’ensemble de données le plus complet mesurant la performance de la gouvernance africaine. Il constitue un cadre permettant aux citoyens, aux gouvernements, aux institutions, aux universitaires et aux entreprises d’évaluer la fourniture de biens et services publics et les résultats des politiques à travers l’Afrique.

La dernière décennie de données disponibles : 2012-2021 • 54 pays • Une collection de 265 variables provenant de 47 sources • 81 indicateurs, dont 95 % sont regroupés pour fournir une évaluation de la gouvernance appuyée par plusieurs mesures indirectes • 223 020 points de données L’ensemble de données complet de l’IIAG 2022 peut être téléchargé à partir de la page de téléchargements de l’IIAG sur notre site Web, ou peut être consulté en ligne via le portail de données interactif de l’IIAG.

Les scores, les classements et les tendances des indicateurs sont mis à la disposition des utilisateurs pour qu’ils les explorent, mesurant la performance des pays africains sur tout un éventail de dimensions thématiques de la gouvernance, de la sécurité à la justice en passant par les droits et les opportunités économiques à la santé. Mesurer la gouvernance La Fondation Mo Ibrahim (MIF) définit la gouvernance comme la fourniture des biens et services politiques, sociaux, économiques et environnementaux que chaque citoyen est en droit d’attendre de son État, et qu’un État a la responsabilité de fournir à ses citoyens.

L’IIAG s’intéresse à l’opérationnalisation de ces biens publics principalement par le biais des extrants et des résultats de la politique, par opposition aux intrants ou aux indicateurs de jure. Bien que ces derniers soient sélectionnés dans les cas où des variables de sortie ou de résultat appropriées ne sont pas disponibles.

Le cadre de l’IIAG a été construit pour refléter cette définition et se compose de quatre catégories principales ou piliers de gouvernance qui composent le score global de gouvernance : sécurité et état de droit, participation, droits et inclusion, fondements des opportunités économiques et développement humain. Ces catégories sont composées de 16 sous-catégories.

Aussi, l’IIAG est accompagné d’un ensemble de données complémentaires. Cela rassemble 36 variables de perception du public provenant d’Afrobaromètre et sert à compléter les résultats de l’IIAG avec les perceptions et la satisfaction des citoyens à l’égard des services publics. En tant que section externe destinée à accompagner l’évaluation de l’IIAG, Citizens’ Voices est calculé comme un indice distinct avec la même méthodologie que l’IIAG, et ses scores ne sont pas pris en compte dans le calcul des scores de l’IIAG.

Commentant ces données, Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim, a déclaré : « L’indice Ibrahim 2022 de la gouvernance africaine souligne que la gouvernance africaine a stagné depuis 2019. Si nous ne remédions pas rapidement à cette tendance inquiétante, les années de progrès dont nous avons été témoins pourraient être perdues, et l’Afrique ne sera pas en mesure d’atteindre en temps voulu les Objectifs de Développement Durable ou ceux de l’Agenda 2063.

Notre continent est exposé de manière unique aux conséquences convergentes du changement climatique, plus récemment de la Covid-19, et maintenant de l’impact indirect de la guerre Russie-Ukraine. Nos gouvernements doivent simultanément résoudre l’absence de perspectives décentes pour notre jeunesse, l’aggravation de l’insécurité alimentaire, le manque d’accès à l’énergie pour près de la moitié de la population du continent, l’alourdissement du fardeau de la dette et la multiplication des mouvements sociaux. Les coups d’État sont de retour et le recul de la démocratie fait tache d’huile.

BIIC

Nous traversons à l’évidence une zone de vents mauvais. Plus que jamais, l’engagement à renforcer la gouvernance doit être renouvelé, faute de perdre tous les progrès acquis. »

Selon l’IIAG 2022, même si le niveau continental moyen de Gouvernance Globale est meilleur en 2021 qu’en 2012 (+1,1), les progrès ont stagné depuis 2019.

Cette stagnation résulte de la détérioration conjointe des deux dimensions Sécurité et État de droit et Participation, droits et inclusion, du fait de la multiplication des conflits armés, des actes de violence contre les civils et d’un recul de la démocratie qui s’étend sur le continent.

L’IIAG 2022 confirme que ces tendances préoccupantes sont antérieures à la pandémie. Mais la mise en place de mesures restrictives et de dispositions d’urgence pour faire face à la pandémie de la COVID-19 et à ses retombées les a exacerbées. Les mesures prises ont accéléré le déclin des pratiques démocratiques, accentué la répression contre la dissidence politique, rétréci l’espace de la société civile et justifié un moindre contrôle démocratique.

L’évolution des deux autres dimensions de l’IIAG – Développement humain et Fondements des opportunités économiques – autorisent toutefois un certain optimisme, car elles ont toutes deux progressé entre 2012 et 2021.

C’est particulièrement le cas pour le Développement humain, qui s’est amélioré d’année en année tout au long de la décennie : en 2021, plus de 90 % de la population du continent vit dans un pays où la situation en la matière est meilleure qu’en 2012.

S’agissant des Fondements des opportunités économiques, non seulement le niveau atteint en 2021 est plus élevé qu’en 2012, mais c’est la seule catégorie à avoir même continué à progresser depuis 2019, malgré le choc sismique de la pandémie, principalement grâce aux améliorations considérables de la sous-catégorie Infrastructure, à partir d’un niveau initial faible.

Le rapport 2022 de l’IIAG relève par ailleurs la persistance de lacunes statistiques critiques pour un certain nombre de priorités de gouvernance, concernant notamment les secteurs de l’emploi, de la santé, du monde rural ou du changement climatique. Il demeure ainsi impossible d’inclure dans la sous-catégorie Santé les données souhaitables sur les infrastructures et les ressources humaines – pourtant essentielles pour répondre efficacement à toute pandémie. Or d’une manière générale, il n’est pas de politiques publiques efficaces sans données fiables. Le renforcement de la production et de l’utilisation des données en Afrique restera une priorité de la Fondation Mo Ibrahim.

Au total, l’IIAG 2022 montre que les progrès de gouvernance sont entravés par des trajectoires désormais clairement divergentes, les progrès en matière de Développement humain et de Fondements des opportunités économiques étant contrecarrés par la détérioration à la fois de la Sécurité et de l’État de droit et de la Participation, des droits et inclusion. Faute de renouveler fortement l’effort et les engagements envers une gouvernance équilibrée, des décennies de progrès ainsi que la capacité de l’Afrique à atteindre les ODD et l’Agenda 2063 seront compromises.

Christophe G. Djossou

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