Africa Financial Times
L'actualité économique et financière africaine et internationale.

DECLARATION FINALE DE LA 9ÈME ÉDITION DU SOMMET AFRICITÉS.

0 554

Get real time updates directly on you device, subscribe now.

Nous, délégués au Sommet Africités à Kisumu, Kenya, du 17 au 21 mai 2022 sur le thème  “Villes Intermédiaires dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine”,

 

Ayant été honorée par le haut patronage et la participation personnelle de S. E. Uhuru Kenyatta, Président du Kenya, en présence de S. E. Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique; de S. E. Danny Faure, ancien Président des Seychelles, des Majestés royales représentant les autorités traditionnelles d’Afrique, et d’une importante délégation de la diaspora africaine,

 

Compte tenu de la modification de la structure des établissements humains en Afrique, qui est passée d’une situation de majorité continentale rurale il y a trente ans à une situation de majorité urbaine au cours des dix prochaines années ;

Reconnaissant que les petites villes et les villes intermédiaires accueillent actuellement 60 % des citadins et représentent près de 50 % du PIB africain ;

 

Tenant compte des 150 millions de personnes d’Afrique ou d’ascendance africaine vivant en dehors du continent et formant la diaspora africaine qui est répartie sur les cinq continents et représente plus de 4 billions de dollars de pouvoir d’achat ;

 

Reconnaissant que la transformation structurelle attendue de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, et préconisée par l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ne se concrétisera pas si le continent ne tire pas parti des énormes possibilités offertes par les petites villes et les villes intermédiaires et leurs arrière-pays ruraux et ne met pas en œuvre une répartition spatiale plus équilibrée des activités économiques et de la création d’emplois ;

 

Comprenant que le changement climatique est là pour durer et que la tâche du jour est pour les gouvernements locaux africains de s’adapter aux conséquences du changement climatique et d’adopter des voies plus compatibles avec le climat et plus résilientes pour le développement au niveau des villes et des territoires, y compris dans les villes intermédiaires ;

 

Conscients que l’accélération de la transformation numérique de la société exerce une pression sur les villes et les collectivités locales qui sont appelées à réviser leur gestion et leurs relations avec les citoyens et les autres parties prenantes, à travers l’utilisation des technologies numériques et des solutions intelligentes, malgré les limitations qu’elles rencontrent en termes de disponibilité des infrastructures, des équipements et du personnel qualifié

 

Pleinement sensibilisés au fait que les femmes et les jeunes sont les leviers de la transformation structurelle de l’Afrique et devraient donc être davantage impliqués dans les structures de gouvernance des villes et des territoires ;

 

DÉCLARONS CE QUI SUIT:

 

1- Nous souhaitons faire des villes intermédiaires des pôles de développement durable en Afrique en leur accordant une place de choix dans l’aménagement du territoire, et en créant de nouvelles dynamiques territoriales qui favorisent les échanges et les liens entre l’environnement rural et urbain.

 

2- Nous affirmons notre volonté d’établir un dialogue politique constructif entre les différentes sphères du gouvernement afin de respecter le principe de subsidiarité, facteur essentiel de l’efficacité des politiques publiques.

 

3- Nous nous engageons à donner la priorité à l’urbanisme comme instrument de contrôle de la croissance des zones urbaines et périurbaines en mettant en place les instruments institutionnels, juridiques, réglementaires et opérationnels ainsi que les conditions d’un dialogue participatif avec la population.

 

4- Nous souscrivons aux objectifs du Programme 2030 des Nations Unies, du Nouveau Programme Urbain, du Droit à la Ville et du Programme 2063 de l’Union Africaine et leur traduction en plans de développement local et appelons les pays africains à développer des stratégies concertées de développement urbain avec des ressources techniques et financières adéquates conformément au Nouveau Programme Urbain des Nations Unies.

 

5- Nous sommes convaincus de la place des jeunes dans la construction de la nouvelle Afrique et appelons les Maires à créer des conseils locaux d’autonomisation des jeunes visant leur épanouissement, leur intégration et leur socialisation dans la ville.

 

BIIC

6- Nous adoptons la Culture comme 4ème pilier du développement durable en renforçant l’identité culturelle des territoires pour en faire un vecteur potentiel de développement économique.

 

7- Nous appelons les Maires à développer des programmes et des plans d’action pour lutter contre la précarité et la vulnérabilité, en particulier celles des enfants des rues, des femmes isolées et des jeunes dissociés, à lutter contre la violence à l’égard des femmes en participant aux actions des groupes de femmes, et à signer la Charte africaine pour l’égalité des sexes de REFELA et à en appliquer les principes dans nos gouvernements locaux.

.

8- Nous affirmons que le changement climatique est un enjeu clé pour nos territoires et recommandons aux gouvernements locaux d’adopter les mesures nécessaires pour préparer leurs territoires aux conséquences du changement climatique et les invitons à adhérer à la Convention des Maires Africains pour le Climat.

 

9- Nous appelons tous les Etats à signer et ratifier la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local et à assurer la bonne mise en œuvre des principes qu’elle contient.

 

10- Nous appelons à une meilleure répartition des ressources publiques en faveur du développement des centres urbains intermédiaires et à une plus grande attention aux politiques publiques qui leur sont destinées.

 

11- Nous appelons à une meilleure utilisation de la fiscalité locale et à une collecte efficace des impôts locaux, notamment de l’impôt foncier.

 

 

12- Nous appelons les gouvernements centraux à développer des programmes pour renforcer les liens entre les villes intermédiaires et leurs arrière-pays afin de renforcer les échanges autour des bassins versants économiques en éliminant les coûts de transaction.

 

13- Nous proposons de renforcer les liens entre les villes intermédiaires et les capitales des Etats en construisant des réseaux routiers sécurisés, des infrastructures ferroviaires et des liaisons aériennes basées sur les réalités locales et de renforcer la connectivité numérique.

 

14- Nous voudrions que l’Union africaine et les Etats africains reconnaissent l’importance de la coopération et des échanges décentralisés entre les gouvernements locaux et régionaux afin de renforcer les connaissances et les pouvoirs de nos institutions.

 

15- Nous soutenons la mise en place d’un programme Erasmus africain pour les jeunes engagés, tel que consacré dans l’Agenda 2063.

 

16- Nous appelons l’ensemble de la communauté africaine à s’engager pour l’émancipation des femmes et des jeunes en promouvant des programmes de soutien économique dédiés aux femmes et aux jeunes, mais aussi en facilitant l’accès à un logement décent et abordable, en garantissant la sécurité, en prévenant la délinquance à travers des campagnes de lutte contre la violence à l’égard des femmes, et en offrant aux jeunes des programmes d’intégration et de socialisation à travers le sport et la culture.

 

17- Nous appelons les partenaires internationaux à soutenir le développement des villes intermédiaires africaines en mettant en place des programmes dédiés et des financements adaptés aux réalités locales.

 

18- Nous appelons les partenaires, conformément à l’Accord de Paris sur l’efficacité de l’aide, à s’aligner sur les processus de décentralisation en cours dans les États africains sur la base de politiques de décentralisation sectorielles décentralisées ou en cours.

 

19- Nous appelons la communauté internationale à prendre en compte le point de vue des gouvernements locaux et régionaux dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des agendas mondiaux.

 

20- Nous appelons à l’émergence d’un monde où l’Afrique est reconnue comme un continent contribuant à l’émergence d’une société mondiale unie qui respecte la planète, le climat, la biodiversité et surtout les hommes et les femmes qui forment un même et même destin

Get real time updates directly on you device, subscribe now.

Laisser un commentaire