Cap-Vert – Forum des administrations fiscales d’Afrique de l’Ouest: La Cedeao parie sur l’économie numérique et environnementale en matière fiscale
Les pays de la Cedeao doivent renforcer leur réseau de conventions internationales et être mieux préparés pour pouvoir capitaliser sur les domaines-clés du développement, à savoir l’économie numérique et environnementale. L’application de nouvelles taxes dans ces secteurs et la promotion de la transparence dans ces domaines et dans d’autres sont également nécessaires pour faire face aux différents défis fiscaux dans ces pays. Telles sont quelques-unes des recommandations formulées hier, lors de la clôture du Forum des administrations fiscales de l’Afrique de l’Ouest, qui a tenu sa 19e Assemblée générale et son 5e Dialogue politique de haut niveau à Praia.
Pendant trois jours, les discussions, organisées par le Forum des administrations fiscales de l’Afrique de l’Ouest, se sont articulées autour de quatre panels : «le rôle des institutions financières internationales et des intermédiaires fiscaux dans l’imposition des multinationales», «accords fiscaux internationaux et collaboration pour le recouvrement des recettes fiscales transfrontalières : partage d’expériences», ainsi que «maximiser les avantages de l’échange d’informations en tant qu’outil de lutte contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites» et «étendre la collaboration en matière de transparence fiscale entre les membres d’un réseau d’organisations fiscales : partage d’expériences». A l’issue de la réunion, Babatunde Oladapo, Secrétaire exécutif de West african tax administrations forum (Wataf), a estimé que l’événement était d’une grande importance, car il a permis de réunir des experts non seulement africains, mais aussi internationaux, pour réévaluer les conventions et leur impact réel sur la transparence et la coopération fiscales dans ces pays. «Nous avons eu trois jours inoubliables. Nous avons eu besoin de prendre du recul pour analyser et partager les conventions auxquelles appartiennent les pays africains, ainsi que pour évaluer les bénéfices réels que les taux d’imposition appliqués individuellement ont eus dans leurs pays respectifs. C’est pourquoi je tiens à souligner une fois de plus la rigueur et la qualité des réunions du Wataf», a-t-il déclaré.
Babatunde Oladapo a recommandé aux pays de renforcer leurs échanges d’expériences et leur coopération afin de relever les défis fiscaux dans leurs Etats. Mais, il en veut plus. Pour lui, la Cedeao doit adhérer plus étroitement aux conventions internationales pour une meilleure mise en œuvre des politiques fiscales et de la transparence dans divers domaines. «Nous voulons être mieux préparés techniquement et appliquer de nouveaux outils de collecte de l’impôt, en nous concentrant notamment sur l’économie numérique, l’environnement, la santé, etc. En effet, les pays ont besoin de taxes pour financer et promouvoir leurs programmes d’éducation, de santé, etc.», dit-il.
Pour sa part, la directrice des Recettes nationales du Cap-Vert, Liza Vaz, a affirmé que les préoccupations des pays de la Cedeao finissent par être les mêmes, notamment en ce qui concerne l’évasion fiscale, l’échange d’informations et la fiscalité environnementale. Mais, selon elle, «la meilleure chose à gagner est de partager les expériences des uns et des autres, et de grandir ensemble». «Il s’agit d’impliquer davantage les experts des administrations fiscales dans la question de la coopération, afin que nous puissions discuter des questions fiscales transversales. Nous voulons transmettre ces préoccupations aux gouvernements car, en fait, ce sont eux qui décident de certaines options de politique fiscale», a conclu Liza Vaz, en remerciant les personnes présentes pour leur participation à l’événement, qui s’est achevé sur une note particulière, avec la danse de tous les participants.
Le Forum des administrations fiscales de l’Afrique de l’Ouest a vu la participation de représentants des pays de la Cedeao, ainsi que du Royaume-Uni, du Brésil, des Etats-Unis, des Maldives, d’organisations internationales et d’experts en fiscalité, notamment l’Ogranisation des Nations unies et l’Organistaion mondiale de la santé (Oms). Le Sénégal était représenté par Amadou Badiane, Inspecteur principal des Impôts et domaines et directeur du Contrôle interne à la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), Ismaïla Pape Diémé, chef du Bureau de la coopération internationale, Aïssatou Ndao, directrice des Petites et moyennes entreprises, et Alpha Ngom, Conseiller technique à la Dgid.
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