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Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement 2022: Akinwumi Adesina trace le chemin d’une agriculture résiliente pour nourrir tout le continent.

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Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina a annoncé, lundi à Accra, les engagements clés de la Banque pour relever la crise alimentaire imminente qui guette l’Afrique du fait de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Il s’exprimait devant des journalistes de 41 pays du monde à l’occasion de l’ouverture des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque (23-27 mai).
Akinwumi Adesina lors de son allocution de bienvenue.
Akinwumi Adesina lors de son allocution de bienvenue.
 
« Je suis optimiste. L’Afrique ne connaîtra pas de crise alimentaire. Nous avons les moyens de surmonter ce défi ! », a lancé le président Adesina. Il s’exprimait devant un parterre de journalistes africains et du reste du monde, réunis à l’occasion d’un petit-déjeuner de presse inaugural des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement qui se tiennent à Accra du 23 au 27 mai. « L’Afrique a seulement besoin de produire ses propres denrées. Elle ne doit pas supplier pour avoir de la nourriture. Il n’y a pas de dignité dans la mendicité », a-t-il rappelé.
 
Le président a expliqué tous les efforts et résultats obtenus en matière d’agriculture résiliente en Afrique de l’Est, grâce à la Banque, notamment au Soudan et en Éthiopie qui a pu éviter l’importation de blé grâce à une production record de 650.000 tonnes. Il a souligné l’importance du programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), dans la résilience des producteurs africains.
 
Akinwumi Adesina est revenu sur l’adoption, vendredi dernier, par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque, de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars élaborée par l’institution pour faire face à la crise alimentaire qui guette l’Afrique du fait de la guerre russo-ukrainienne.
 
La facilité va fournir des semences agricoles à 20 millions de producteurs du continent. Les variétés concernées sont le blé, le maïs, le riz et le soja. L’objectif est de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires et de générer 12 milliards de dollars pour les deux prochaines années. « Dans l’agriculture, nous savons ce que nous faisons. L’Afrique doit être une solution pour le monde en matière alimentaire et elle le sera. Il y a 65% de terres arables en Afrique et ce que l’Afrique en fera, déterminera l’avenir de la planète entière », a souligné le président Adesina.
 
Cap sur des systèmes énergétiques stables
 
Le Président Nana Akouffo Addo lors de son discours d'ouverture des Assemblées Générales Annuelles de la Banque Africaine de Développement.
Le Président Nana Akouffo Addo lors de son discours d’ouverture des Assemblées Générales Annuelles de la Banque Africaine de Développement.

 

L’autre défi à surmonter par le continent est le changement climatique. « Le changement climatique est une menace pour le continent. Il a un effet dévastateur. Lorsque je regarde ce qui s’est passé en Afrique du Sud -où des inondations ont fait près de 500 morts et de nombreux dégâts-, au Mozambique, à Madagascar, dans la Corne de l’Afrique, des terres ont été avalées », a résumé le président Adesina. L’Afrique enregistre 7 à 15 milliards de dollars de pertes par an, en raison des effets du changement climatique, et d’ici à 2040, ce chiffre se situera à 50 milliards de dollars. Il faudra donc 1,6 billion de dollars, entre 2020 et 2030 pour lutter contre les effets du changement climatique en Afrique. Or, le continent ne reçoit pas assez de financement pour ses besoins. L’Afrique ne reçoit que 3 % du total des financements climatiques mondiaux.

 

 

 

 

« Nous ne financerons plus le charbon, a fermement affiché M. Adesina. C’est une position adoptée et qui fait partie de nos politiques en matière de lutte contre le changement climatique. Aussi, les énergies renouvelables seules ne peuvent pas satisfaire l’Afrique. Il nous faut aussi des systèmes énergétiques stables. Le gaz naturel doit rester un système énergétique stable en Afrique », a-t-il insisté.

 

Le Président de la BAD saluant le Président du Ghana Nana Akuffo ADDO à la céremonie d'ouverture des Assemblées générales.
Le Président de la BAD saluant le Président du Ghana Nana Akuffo ADDO à la cérémonie d’ouverture des Assemblées générales.

 

 
Le président Adesina a estimé que le continent ne pouvait plus se permettre d’être pauvre. Il veut aussi être riche. « Nos populations le méritent. Elles devraient donc avoir des systèmes énergétiques stables. Nous sommes engagés à investir 25 milliards de dollars pour l’adaptation en Afrique. Mais nos efforts seuls ne suffisent pas. À la COP15, à Copenhague, les pays développés ont promis 100 milliards de dollars par an. Ils doivent agir maintenant, il est temps», a lancé le président Adesina.
 
Pour finir, le président de la Banque africaine de développement a tenu à adresser ses remerciements à l’ensemble de la presse mobilisée à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque.
 
« Je vous remercie de porter les actions de notre institution aux yeux du monde. Avec vos plumes, les activités de la Banque seront portées à tous ceux qui ne sont pas ici, surtout ces voix pour qui nous travaillons. Nous aurons tous des défis à relever, mais nous n’allons pas baisser les bras », a indiqué M. Adesina. « Je suis fier de tout ce que nous avons réalisé. Nous travaillons avec acharnement. Nous allons continuer à rendre l’Afrique fière », a-t-il conclu.
 
Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement se déroulent sur le thème, « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ».

 

 

 

Christophe G. DJOSSOU

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